Territoires et innovation

Comment penser le territoire pour favoriser l'innovation en Corse ?

par Jean-Baptiste Guadagnini
étudiant en GEA 1ère année de l'IUT de Corse


Le manuel d’Oslo définit quatre types d’innovation : la création d'un nouveau produit ou l’offre d'une nouvelle prestation commerciale ou de service, la mise en œuvre de nouvelles techniques pour la production de biens ou la réalisation de prestations de services (innovation de procédé), l’innovation d'organisation ou, enfin, de marketing. Il aura cependant fallu attendre 2005 et la troisième édition de ce document de référence pour que la définition initiale de l’innovation soit enrichie de dimensions qui ne soient pas purement techniques.

Le concept d’innovation est souvent utilisé, selon les situations, dans des acceptions, soit trop larges, soit trop variées. Si, à un certain niveau, les termes « innovation », « technologie », « R&D » semblent se référer à des notions étroitement liées, une analyse à des niveaux plus fins montre que les choses sont autrement plus complexes. En effet, on assimile trop rapidement investissement en recherche fondamentale, créativité, innovation et développement économique…

Dans le présent colloque, nous nous intéressons tout autant à l’innovation dite « de rupture », qui innove de manière instantané un service ou une industrie, qu’à l’innovation « incrémentale », qui consiste à améliorer jour après jour des modes opératoires ou des processus. Il n’existe pas de hiérarchie entre elles, et elles peuvent être aussi importantes l’une que l’autre, sur le long terme.

Face aux défis que pose la politique Européenne, la Corse a, elle aussi, dû s’aventurer sur la voie de l’innovation. En fait, tous les départements qui en ont les moyens considèrent que l’avantage concurrentiel des territoires passe par la connaissance, la recherche, la création, l’avancée technologique. Et aujourd’hui l’Europe estime qu’une croissance durable et la création d’emploi « dépendent de l'excellence et de l'innovation, qui constituent les principaux moteurs de la compétitivité européenne ».

De ce fait aujourd’hui les départements sont de plus en plus solliciter à s’intéresser activement aux formes plus larges d’innovation. L’Europe a solennellement appelé l’ensemble des instances européennes à promouvoir « toutes les formes d’innovation ».

L’innovation est en effet possible dans tous les domaines. Elle peut être sociale, comme on le constate avec l’exemple des créations de nombreuses coopératives.

Autre domaine relevant également de l’organisation sociale, interne aux entreprises : le management. Le mouvement de coopérative cherche à montrer qu’il est possible de refonder les relations sociales dans l’entreprise par des innovations organisationnelles.

L’innovation peut aussi être marketing. Nous avons l’exemple de l’étude menée par Madame CASABIANCA sur l’innovation pour nos produits typiques.

Il s’agit donc, globalement, de réfléchir en termes d’avantages compétitifs et de création de valeurs pour dépasser la simple problématique de l’innovation limitée aux activités de pointe, souvent instaurée sur des territoires inappropriés, ayant des conséquence désastreuse.