par Baptiste Martelli
étudiant en GEA 1ère année de l'IUT de Corse

• Introduction
• L’invention du « modèle de développement durable Corse »
• La rivalité clanique ou une concurrence positive
• Le « modèle » de développement durable insulaire : projection de l’orgueil Corse
• Conclusion

Les îles ont souvent en commun un certain schéma social : le clanisme. La Corse ne déroge pas à la règle et ce modèle s’applique de manière spontanée à la hiérarchie insulaire.
Chaque microrégion possède une ou plusieurs familles, également nommées clans, qui tentent de se démarquer les une des autres par leurs activités. Entre les clans d’une même région, voire avec ceux des régions voisines, existent une rivalité entrainant leurs membres à tenter de dépasser leurs rivaux dans les domaines où ils sont spécialistes mais aussi dans les domaines d’activité des autres.

Ces clans sont pour la plupart très localisés géographiquement et limitent leur extension par un puissant lien à la terre, au territoire hérité de leurs aïeux et auxquels ils sont extrêmement dévoués. Le dicton : « La Corse, une terre, un peuple » représente bien l’attachement qui existe entre les corses et la terre dont ils ont hérité. Cette dévotion se traduit le plus souvent par une volonté de protéger le domaine du clan tout en cherchant, par une mise en valeur de ses avantages, à y développer des ressources monétaires. Cette volonté se traduit en la mise en place de diverses innovations visant à un développement économique, social ou écologique de la terre. On observe donc une vision, une invention de modèle de développement durable propre à chaque territoire mais qui s’inspire de ses rivaux et tente d’y ajouter à son prestige les réussites des autres clans.

Le relief a imposé une limitation des territoires claniques, ainsi chaque clan possède des terres où coexistent montagne, rivière ou mer. Ceci décide de la conception et de l’invention de chaque modèle de développement durable et donc des innovations qui seront mises en place dans l’innovation du modèle inventé. Ainsi, on observe plusieurs véritables microcosmes s’inspirant les uns les autres et tirant les clans dans la réalisation de leur projet de développement durable.
C’est par la diversité des expériences menées dans ces territoires que naitra peut être l’innovation d’un véritable modèle Corse de développement durable.

En effet, si une innovation fait preuve de viabilité et d’effectivité dans une région, elle sera vite reprise par les régions proches. Qu’est ce qui peut bien motiver cette extension ? Simplement une forte rivalité entre les clans. La rivalité est un moteur puissant dans le cœur de la population corse, il crée une réelle volonté de dépasser ou au moins d’égaler chaque réussite des autres clans pour ne pas retrouver en retard vis-à-vis de ses rivaux.
La règle ne déroge pas dans le domaine de développement durable où les clans rivaux tentent de mettre en valeur leur territoire que ce soit d’un point de vue sociologique, économique ou écologique : chaque réussite d’un clan rival doit être observée, adaptée voir améliorée pour le territoire du clan. De territoire voisin à territoire voisin, on peut potentiellement donc observer un extension rapide, voire exponentielle des progrès mis en place tout en les voyant être adaptés et améliorés pour les différents microcosmes dans des délais extrêmement brefs et de loin bien moindre que sans l’existence de cette rivalité.

Toutefois, malgré les avantages que pourraient offrir le schéma social corse dans l’innovation du modèle de développement durable Corse, le manque actuel d’infrastructures et de moyens limitent la mise en place d’habitudes au sein des foyers corses.
En effet, on observe que malgré une bonne volonté et des efforts communs consentis, en termes de tri-sélectif par exemple, les clans ne peuvent palier le manque d’une centrale de recyclage.