inventer un modèle de développement durable en Corse

La Corse, un modèle de développement durable : fantasme ou réalité ?

par Serena Pastorino et Nathalie Pompei
étudiantes en GEA 1ère année de l'IUT de Corse


       Aujourd’hui, la France voudrait considérer la Corse comme un modèle de développement durable. « La Corse sera un des tout premiers territoires nationaux, pour ne pas dire le premier, à réaliser un projet innovant et écologiste qui peut être une belle vitrine de sa capacité d'excellence environnementale. » nous promet Paul Antoniotti.
       Déjà en 2007, Nicolas Sarkozy posait aussi la Corse sur ce piédestal.

       L’Europe s’engage en Corse, elle voit l’innovation Corse comme le vecteur du développement économique et social avec le SRI (stratégie régionale d’innovation) et le FEDER (Fond européen de développement régional). La Corse a lieu d’être fière de sa politique régionale européenne : depuis 2007, grâce à plus de 650 dossiers du Fonds Européen pour le Développement Régional (FEDER) représentant plus de 120M€, ils ont pu créer de nouvelles opportunités économiques en stimulant la croissance et l’emploi ou en renforçant les infrastructures existantes, et accroître davantage la compétitivité de la Corse en soutenant l’innovation, la société de l’information, l’esprit d’entreprise, la protection de l’environnement et la prévention des risques.
Un sondage portant sur l’environnement de la Corse auprès de la population corse et des visiteurs révèlent que plus de la moitié des interviewés voient la Corse aller vers un avenir serein. Des lieux paradisiaques, les territoires protégés, l’air pur, la mise en place du tri sélectif etc.
De plus, les entreprises s’engagent aussi dans le développement durable en tentant de réduire le plus possible l’émission de CO2. La société brasserie Pietra, considérée comme une des plus grandes entreprises corses, donne bien l’exemple en installant à la sortie de son usine, des cuves qui vont traiter l’air rejeté par les machines avant de le libérer dans l’atmosphère.
L’Université de Corse s’engage aussi dans cette démarche en participant à de nombreux projets innovants notamment au travers de sa fondation.
Pour ce qui est des populations, voir la Corse devenir un modèle pour l’ensemble de la France serait une véritable fierté individuelle, c’est pourquoi ils font tout ce qui est en leur possible pour aboutir à ce projet.

       Seulement, bien que la Corse se défende très bien sur le terrain du développement durable les belles paroles des habitants et des élus, cachent tout de même quelques imperfections : le développement durable n’est finalement pas réellement pris au sérieux. Nous pourrions donc qualifier ce projet d’une Corse modèle de développement durable de fantasme.
Peut-être que nous nous contentons de savoir qu’on aimerait arriver à une Corse verte. L’exemple du tri sélectif est patent : malgré la présence des poubelles destinées au tri sélectif, on se rend, rapidement, compte qu’elles ne servent à rien, sachant que les éboueurs déversent tous les déchets dans la même décharge.
Etant donné qu’il n’y a pas encore de conséquences climatiques ou environnementales sur la Corse, les habitants n’ont pas encore forcément ressenti l’électrochoc qui pourrait les amener à concrétiser ce qui ne reste encore que des mots.
Enfin, il se peut que ce manque de rigueur provienne d’une situation économique peut-être trop précaire pour envisager  de réellement mettre en place des politiques pour le développement durable. Il est possible que les populations et les entreprises souhaitent réellement s’engager dans cette voie, sans pouvoir le faire. Toutes les entreprises n’ont pas forcément les moyens de mettre en place des cuves destinées à recycler le CO2, comme Pietra ….      

       Il serait intéressant de comprendre pourquoi les corses veulent autant se voir comme un modèle de développement durable quand ils ne semblent en rien le concrétiser, le développer, et ainsi vivre, ce que seuls les propos se contentent aujourd’hui de vanter.
Il existe aujourd’hui un décalage énorme entre une Corse emplie de traditions, de coutumes et d’habitudes et, ce que souhaite être la Corse, qui suppose, en termes de développement durable, de véritables changements.
Cet écart se creuse, entre un fantasme corse, de voir l’île devenir un modèle pour la France et une réalité qui pour l’instant, nous montre son impossibilité financière ou culturelle.  

Les documents suivants nous permettent d’appuyer notre premier argument de l’article puisqu'on peut y voir les différents objectifs envisagés par le FEDER sur une possible réorganisation du territoire Corse : Développer et organiser les capacités d’innovation de l’île, préserver et mettre en valeur un environnement durable et favoriser l’accessibilité des territoires et leur interconnexion.
FEDER

L'interview de Sophie Simonetti, Responsable marketing de l’entreprise Brasserie Pietra, nous permet encore d’appuyer un argument important de notre article. Les entreprises corses font ce qu’elles peuvent pour préserver l’environnement de l’île. Elles s’engagent pour satisfaire les populations mais aussi leur propre intérêt.

poubelle
Quelques documents pour illustrer nos propos dénonçant le tri sélectif. On peut constater qu’il n’y a rien qui est véritablement mis en place pour effectuer ces opérations correctement. Il n’y a aucun contrôle en Corse pour les déchets et donc pour le développement durable.

Nous avons réalisé un questionnaire qui nous a permis de mieux comprendre le comportement de la population Corse, et donc de nous conforter dans l'idée que les habitants fantasment sur le statut du modèle de développement durable, mais que ce n’est pas pourtant qu’ils s’engagent sur ce projet.

La Corse, un modèle de développement durable : fantasme ou réalité
par Nathalie Pompei et Serena Pastorino
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