inventer un modèle de développement durable en Corse

Le modèle de développement durable corse : invention ou innovation ?

par Baptiste Martelli
étudiant en GEA 1ère année de l'IUT de Corse


Qu’entendons-nous quand nous prononçons le mot « invention » ? Est-ce la création pure et simple de quelque chose ou le fruit de l’imagination ?
Une invention n’est rien d’autre que ces deux définitions mêlées l’une à l’autre. L’invention est le fait de créer quelque chose de neuf qui est issu de notre imagination. Bout à bout les inventions mènent à la fabrication concrète d’innovations, qui à leur tour permettront à l’imagination de fournir de nouvelles inventions. Mais alors où se trouve la limite entre l’invention et l’innovation ?
L’invention reste dans l’imaginaire de l’homme ce qui lui donne son caractère de rêve, d’intangibilité et pourtant les inventions sont omniprésentes. En effet, les innovations permettent la concrétisation des inventions, leur mise en service. Elles bouleversent les usages, les croyances.
Leonardo da Vinci, l’un des plus grands génies et penseurs de tous les temps, a inventé des objets qui nous sont aujourd’hui familiers tels que l’avion, l’hélicoptère ou encore le vélo ; cependant il n’a jamais pu de son vivant voir ses inventions être concrétisées. Ce ne sera que des siècles plus tard, que la somme des inventions permettra l’innovation de ses créations. Mais les inventions peuvent aussi être des idées, des concepts.

Un autre concept très en vogue au cours siècle est la notion de développement durable : il s’agit des décisions et des moyens mis en œuvre par l’homme afin d’assurer un avenir durable à ses inventions et innovations afin qu’elles soient pérennes dans le présent comme dans le futur. Le développement durable se traduit dans l’action de sauvegarde et d’amélioration des patrimoines sociologiques, écologiques et économiques. En réalité, chaque action pérenne peut être qualifiée de « durable ».
De loin, le secteur le plus mis en valeur est celui de l’écologie de cette définition, pourtant les deux autres composantes sont largement à prendre en compte ; ces trois facteurs sont symbiotiques, et forment un équilibre nécessaire à l’évolution de la planète et de l’humanité. Ainsi l’aboutissement de cet équilibre est par exemple la signature du protocole de Kyoto, qui vise à encadrer les nations l’ayant ratifié dans le contrôle et la réduction de leurs émissions de gaz à effets de serre. Ce protocole cadre une évolution du monde industriel et donc économique, mais aussi par effet domino, du monde social. Pourtant, ce seul protocole ne semble pas suffisant. Des exemples sont nécessaires pour mener le monde sur la voie du développement durable, la France a souhaité et souhaite toujours faire de la Corse un de ces exemples. Dans un premier temps, nous étudierons comment son territoire pourrait être favorable à l’invention et l’innovation dans ce domaine, et mènerait à long terme à la création d’un modèle exemplaire dans cette compétence.
Dans cet objectif, le premier et le plus évident atout de l’Ile de beauté dans ces mises en place est sa géographie. Mer, rivières, montagnes et plaines, tous ces microcosmes potentiels se retrouvent concentrés sur un territoire extrêmement restreint ; de sorte que les efforts appliqués auraient potentiellement de plus grands effets. Pensez à l’effet d’un force appliquée à une surface, plus la surface est petite plus la pression et donc le résultat est grand ! Donc la petitesse de l’île, généralement frein à son activité, deviendrait ici atout ; atout qui pourrait mener le peuple corse à la réussite de ce projet fou pensé par l’état français.

Dans un second temps, nous analyserons le modèle social corse et découvrirons en quoi sa structure clanique et familiale peut être un moteur comme un frein à l’idée de développement durable. Effectivement, cette structure peut aussi voir les différents clans concurrents accroitre leur volonté de faire mieux que les autres et donc garantir une forte évolution qui mènerait à l’élaboration du modèle tant espéré.
A l’inverse, la rivalité malsaine dont font souvent montre les corses peut mener à l’immobilité et donc à l’éloignement de cet objectif pourtant si précieux aux yeux de chacun des membres de cette population si fière de son île.
Cette si grande fierté dont fait preuve la population peut donc entrainer un effet domino dans l’établissement du modèle de développement durable sur l’île ; cet effet peut être pervers comme bénéfique nous verrons donc ce qu’il en est dans la réalité.

Ensuite nous nous attarderons sur l’activité actuelle des corses dans les us et usages du développement durable et de ses techniques. Il serait en effet intéressant d’observer le comportement effectif de cette population vis-à-vis des systèmes tels que : le recyclage, la protection des littoraux ou encore de la sauvegarde du patrimoine.
Des efforts notoires sont constatés mais restent toutefois insuffisants. La faute probablement à la désinformation due à une politique visant à faire paraître la corse comme un lieu miraculeux où cette pureté apparente ne peut en aucun cas être entachée.
Une meilleure communication serait nécessaire afin que les corses ainsi que les masses visiteuses comprennent les bénéfices liés à des comportements seuls susceptibles de permettre au modèle tant souhaité de voir enfin le jour.

Pour finir, la France malgré son vœu de faire de la Corse le paradis du développement durable ne donne pas nécessairement le financement pour le développement des infrastructures indispensables à la création de ce projet. Effectivement, ce manque peut entraîner les conséquences inverses de celles souhaitées : sur l’écologie, sur le social et sur l’économie.
Il est vrai que les corses ne trient effectivement pas leurs déchets : et pour cause il n’y a pas de centrale de traitement tri sélectif.
Ainsi si les différentes structures sociales comme le Parc Naturel Régional Corse font des efforts permanents concernant la faune et la flore tout en alliant l’économie et la sociologie, ces efforts restent vains. Le tourisme de masse n’est pas approprié à l’écotourisme : trop important, trop difficile à gérer.

Le modèle de développement durable corse : invention ou innovation ?
par Baptiste Martelli
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