Gestion et innovation

Présentation du dossier "La gestion de l'innovation"

par Marine Paolacci
étudiante en GEA 1ère année de l'IUT de Corse


« Il n’y a pas d’innovation sans désobéissance »

MILLOT Michel – Professeur à l’ENSAD (Ecole Nationale Supérieures des Arts Décoratifs)

Cette citation résume l’antagonisme entre l’innovation et l’obéissance. En débutant cet article avec ces paroles affirmatives, le débat peut être mis en route. La Corse est constituée principalement de petites et moyennes entreprises, voire de micro entreprises. Malgré son tissu économique défavorable, notre territoire innove même si peu de gens le perçoivent. En effet, l’innovation est définie de façon circonscrite et imprécise. A travers la définition donnée par le Manuel d’Oslo, elle est enfermée dans un cadre et des critères que respectent les stratégies régionales Européennes, qui promeuvent l’innovation. Ce cadre permet une représentation de ce concept et une certaine existence, mais celui-ci l’enferme dans un schéma préexistant et une limite certaine. La gestion de ce cadre révèle donc une action indispensable pour éviter le désordre.

Il parait intéressant de découvrir si les entreprises Corses disposent d’une culture d’innovation (ce qui veut dire que la direction place l’innovation au centre de ses préoccupations) et si les différentes fonctions de l’entreprise habituées à travailler séparément, s’impliquent dans la collaboration de l’innovation ? L’innovation sur notre territoire est globalement difficile à cerner, nécessite une communication importante ainsi que des compétences organisationnelles et financières. De nombreuses institutions comme Femu Qui, l’ADEC, les pôles d’innovation ou l’Incubateur Technologique s’impliquent dans le processus d’innovation Corse. Cependant, l’innovation se laisse difficilement entrainer dans un processus : elle amène à voir les choses différemment et apporte un changement nécessaire à notre territoire.

Comme vous pouvez le découvrir, la gestion et l’innovation sont deux termes dissemblables, et pourtant il est capital pour chaque entreprise de gérer et d’innover, faute de quoi celle-ci ne sera pas viable.

Toutefois, est-ce que gérer l’innovation n’est pas lui fixer des limites ? La gestion de l’innovation, telle qu’elle est définie par les entités en amont que sont l’Europe et le Manuel d’Oslo, ne restreindrait-elle pas ce processus de gestion ? Nous avons pu réfléchir à ce sujet au travers des différentes actions menées par notre groupe :

  • Ă  Une enquĂŞte prĂ©alable sur le terrain pour nous aider Ă  cerner les enjeux de l’innovation et la gestion de celle ci sur notre territoire, les modalitĂ©s rationnelles Ă  suivre pour ĂŞtre financĂ© et enfin accĂ©der au marchĂ©.
  • Ă  une exposition qui a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e Ă  l’IUT de Corse, accessible Ă  tous, proposant une rĂ©flexion sur le thème de la gestion de l’innovation sur notre territoire.
  • Une vidĂ©o tournĂ©e dans les locaux de « Studio 20 », sociĂ©tĂ© de postproduction et de design numĂ©rique, situĂ©e Ă  Furiani.
  • Ă  un dĂ©bat radiophonique sur notre thème pour avoir une concentration d’avis diffĂ©rents et intĂ©ressants.
    Le débat traitant des spécificités de l’innovation en Corse s’est déroulé le 05 juin 2013 à l’IUT de Corse. Son but fut la présentation de notre travail et la mise en exergue des différents problèmes qui se posent. Le public fut amené à réagiren donnant son avis sur l’innovation et sur les représentations possibles de cette notion abstraite. L’IUT est quelques fois partenaire d’innovation, ceci est aussi un moyen d’impliquer les étudiants en leur démontrant que les futurs innovateurs, ce sont peut-être eux !
  • Ă  des articles qui dĂ©coulent de notre problĂ©matique : la culture d’innovation sur notre territoire, la rationalitĂ© appliquĂ©e Ă  l’innovation et les institutions appuyant l’innovation.
    En effet, les institutions donnent un certain cadre à l’innovation en lui accordant une définition approximative et en lui fixant des limites. Avec les stratégies des institutions publiques et privées, les entreprises insulaires peuvent-elles innover et gérer l’innovation efficacement ?
    Un antagonisme se pose ici : les projets d’innovations peuvent être subventionnés par une multitude d’organismes publics, cependant, les critères d’innovations qu’ils imposent doivent être remplis, ce qui gomme la plupart des projets. De nombreuses innovations ne figurent pas sur le marché, parce qu’elles n’ont pas été financées par les institutions, par soucis de succès et de rentabilité.
    Egalement, ne gestion trop stricte des ressources humaines ne nuirait-elle pas au processus d’innovation ?
    La gestion est une action indispensable. Chaque entreprise, chaque personne à besoin d’être encadrée. Or, l’innovation perturbe le fonctionnement habituel de l’entreprise. Un innovateur à besoin de trouver des idées, de laisser libre cours à ses pensées et de ce fait, il est quelque peu « l’artiste » de l’entreprise. Pour qu’un artiste soit réellement performant, il ne doit pas être bridé dans ses intentions et ses idées. Dans l’entreprise, la formation des gestionnaires et des ressources humaines s’avère capitale.
    Pour finir, nous avons réfléchi au problème suivant : rationnaliser l’innovation ne revient-elle pas à la limiter ? En effet, l’innovation est indispensable mais elle est ne peut être caractérisée par une seule définition pour tous. Chaque pays ou région doit l’adapter en fonction de ses possibilités. De plus, les organismes sont censés aider au financement de l’innovation, mais ils ne prennent pas de risques. En fait, l’innovation est encore trop gérée et encadrée, alors qu’elle est censée être la mise en œuvre de quelque chose de nouveau ou de sensiblement amélioré.
Présentation du dossier "La gestion de l'innovation"
par Marine Paolacci
La gestion des ressources humaines et l'innovation
par Marine Melgrani et Marion Salvi

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