Progrès et innovation

La tendance écologique favorise t-elle réellement le progrès dans l’agriculture locale ?

par Frédéric Balzano et Thomas Filippini
étudiants en GEA 1ère année de l'IUT de Corse


En ce temps où innover et progresser est dans l’esprit de tout entrepreneur, l’agriculture n’est pas en reste et contribue fortement aux innovations ayant vues le jour au fil du dernier siècle en corse.
Par définition, une innovation est quelque chose de nouveau, d’original. Mais au sein des entreprises, on associe souvent une notion de progrès à cette définition car le progrès est le but de l’innovation.

On peut ainsi citer plusieurs innovations dans le domaine de l’agriculture :

  • Des innovations technologiques (mécanisation).
  • Des innovations chimiques (engrais).
  • Des innovations de marché : (nationalisation et internationalisation).

Cependant, bien qu’il soit indéniable que ces innovations aient apporté un réel progrès à l’agriculture en termes de productivité, elles ont également fait régresser le nombre d’emplois (mécanisation), la qualité du produit (engrais, matières premières négligées pour satisfaire la demande croissante due aux nouveaux marchés).
Il apparaît également intéressant d’évoquer l’aspect écologique lié à l’agriculture. En effet, on remarque de plus en plus de labels y faisant référence sur les produits de consommation courante, tel que les labels « bio Â», « AOC Â», « AOP Â», « sans OGM Â» et autres.

Mais alors, cette tendance écologique favorise t-elle réellement le progrès, but de toute innovation, dans l’agriculture locale ?

Cette mise en place de nombreux labels permet aux producteurs corses qui en bénéficient de voir leurs produits reconnu au-delà de l’île.
Pour autant, les meilleurs produits viennent souvent de tous petits producteurs qui n’ont pas les moyens de satisfaire les contraintes imposées par les labels. Cela peut donc avoir pour effet de favoriser les moyennes entreprises aux petits producteurs et donc de favoriser les produits de moins bonne qualité.
De plus, les moyens ancestraux de culture de la terre pratiqués en corse sont déjà très respectueux de l’environnement sans pour autant qu’ils soient considérés comme « bio Â».

Pour tenter d’obtenir des réponses, nous avons enquêté sur le terrain.
Nous avons tout d’abord effectué des recherches documentaires, et plus précisément des photographies afin de pouvoir se rendre compte de manière visuelle du progrès de l’agriculture corse au fil du temps.
Nous avons ensuite rencontré un acteur majeur de la chambre d’agriculture de Corse du Sud, M. Toussaint Frassati, agriculteur dans la commune de Bastelica

AVANT / APRES

ajaccio
marché
agriculture
agriculture
chevaux agricoles
tracteur

Nous sommes partis de l’hypothèse selon laquelle l’agriculture a connu, grâce à l’innovation, un progrès conséquent. C’est ce que nous avons montré en mettant en parallèle des photos « avant-après ». Mais il est vite apparu que si les innovations techniques (mécanisation) avait effectivement fait progresser l’agriculture, d’autres innovations (notamment chimique), n’ont pas eu les effets escomptés. C’est ce que nous avons mis en évidence grâce à l’interview de M. Frassati en l’interrogeant sur l’agriculture biologique. Ainsi, pour répondre à notre problématique, en se basant sur les propos recueillis grâce à l’interview nous pouvons dire que l’agriculture biologique n’a pas été une innovation source de progrès, elle était plutôt une réponse à la dénaturalisation des produits provoquée par des innovations telles que les engrais ou les farines animales.